Le membre supérieur spastique

L’épaule est souvent moins touchée par la spasticité que le coude, le poignet ou les doigts.

 L’épaule

La spasticité provoque des déformations visibles: Quand elle est atteinte, l’épaule est souvent collée au corps (spasticité des muscles adducteurs), main sur le ventre (spasticité des muscles rotateurs internes), et le patient a de grosses difficultés à lever le bras en l’air, et à éloigner la main du corps.
Cette déformation peut gêner la toilette, l’habillage, et l’utilisation de la main.

 Le coude

spastic-hand-10Le coude est le plus souvent plié en permanence pendant les activités (y compris la marche, et l’utilisation de l’autre main), mais peut se détendre au repos et pendant le sommeil. Des stimuli brusques (douleur brutale, claquement de porte …)  peuvent l’aggraver considérablement.
L’examen du patient permet de distinguer la spasticité, qui finit par se relâcher après un  étirement ferme et prolongé du coude en extension, de la rétraction musculaire qui ne cède pas. Quand elle est sévère, la déformation en flexion rend toute utilisation de la main impossible.

Il existe d’autres schémas spastiques plus rares : par exemple, le coude peut être déformé en extension, rendant les activités de la vie quotidienne encore plus difficiles, voire impossibles (ex : nourriture).

 

Le poignet

spastic-hand-9Le poignet est souvent plié et tourné vers le bas (spasticité des fléchisseurs du poignet et des muscles pronateurs*).
Comme pour le coude, l’examen permet de distinguer entre spasticité et rétraction musculaire. Quand il s’agit seulement de spasticité, on peut relever volontairement le poignet (extension), à condition que les muscles extenseurs ne soient pas paralysés.

S’il s’agit de rétraction musculaire, le poignet est fléchi de façon permanente, même au repos, et l’utilisation des doigts est très difficile, même s’ils sont par ailleurs normaux. La correction des déformations (rééducation, attelles, toxine botulinique, chirurgie) permet d'améliorer nettement la fonction de la main.

 

 

spastic-hand-11Les déformations en « pronation* »et en « inclinaison ulnaire » sont fréquentes chez les enfants spastiques. Quand le bras est le long du corps, et que le coude est fléchi à 90), la pronation est la position de la main paume vers le bas, à l'inverse de la supination, qui est la position paume en l'air. L'inclinaison ulnaire est la position où le poignet n'est ni en flexion, ni en extension, mais dévié vers le petit doigt, et l'inclinaison radiale la position où il est dévié vers le pouce. La déformation en « inclinaison ulnaire est plus rare chez les adultes spastiques.

 

Les doigts

 

spastic-hand-6La position des doigts est très variable. Ils peuvent être repliés, poing fermé autour du pouce qui est coincé dans la paume. Cette déformation empêche toute utilisation de la main. S'il ne s'agit que d'une spasticité, sans rétraction, on peut arriver à les déplier par un traction progressive, mais la déformation se reproduit au bout de quelques minutes. Quand la main est très fermée, il peut se produire des problèmes d'hygiène : transpiration désagréable, macération, et même ulcérations de la peau.

 

 

 

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 Dans d'autres cas, les doigts peuvent être en position d'extension, voire même d'hyperextension. Quand les articulations les plus proximales (métacarpo-phalangiennes : MP) et les plus distales (inter-phalangiennes distales : IPD) sont pliées, et que les articulations intermédiaires (inter-phalangiennes proximales : IPP) sont en hyperextension, on appelle cette déformation un « col de cygne ». Elle est due à un déséquilibre entre certains groupes de muscles (extrinsèques) et les autres (intrinsèques). 

 

 

spastic-hand-8Leur utilisation dépend de la déformation du poignet. Si ce dernier est hyperfléchi, il est quasiment impossible de fermer le poing.
La correction du poignet (rééducation, attelle, chirurgie) améliore souvent considérablement la fonction des doigts.

 


Si les muscles fléchisseurs des doigts (qui plient les doigts) sont rétractés, les doigts ne peuvent être étendus qu’en pliant le poignet.

Angle-Volkmann-a      Angle-Volkmann-b

 

Le pouce

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Le pouce est souvent collé à la paume, voire à l’intérieur de la paume. Dans les cas où il ne parvient pas à s’écarter par lui-même, non seulement la prise entre le pouce et les autres doigts est impossible, mais il empêche toute possibilité de saisir des objets à cause de sa position dans la paume.